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"Que reprochent alors les libertariens aux libéraux classiques ? De défendre en paroles le droit fondamental à la liberté, mais de n'en avoir en réalité qu'une conception relative, c'est-à-dire de considérer qu'il existe également d'autres préférences, d'autres valeurs de société (le souci d'égalité, le souci de sécurité ... ) qui entrent en conflit avec le principe absolu de liberté, et qui imposent donc des arbitrages, des compromis au nom de l'égale valeur d'aspirations différentes. Autrement dit, on est attaché au principe de liberté, mais on n'en fait pas un principe absolu, au-dessus de tout le reste. Quel est le résultat de cette philosophie «relative » de la liberté? Très simple : il induit une logique progressive de destruction même de la liberté, non seulement des libertés vécues, mais du concept même de liberté. Le libéralisme « relatif» conduit à reconstituer peu à peu les chaînes dont l'Occident avait sorti l'individu, et cela sans qu'on en ait conscience, mais en s'en faisant les complices actifs bien qu'involontaires."

-- Henri Lepage

Source : Demain, le Libéralisme, 1980

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  1. http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/02/Demain-le-lib%C3%A9ralisme.pdf

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